- Les pays membres du Fonds pour l'environnement mondial (GEF en anglais) ont approuvé une enveloppe de 736,4 millions de dollars englobant notamment un nouveau soutien à la Grande Muraille verte, initiative d'envergure visant à accroître la résilience climatique et à améliorer la santé des terres dans la région africaine du Sahel.
- Les différents volets de ce financement comprennent les trois premiers projets approuvés au titre du nouveau Fonds pour le Cadre mondial de la biodiversité, moins d'un an après son lancement, ainsi que le soutien le plus important jamais accordé par le Fonds pour les pays les moins avancés en faveur de l'adaptation au changement climatique.
- Parmi les autres faits marquants, citons le nouveau Programme intégré pour des villes durables et le soutien à une obligation pour la préservation des récifs coralliens, inspirée de la « rhinobligation » émise avec succès en 2022 avec l'appui d’un financement mixte du GEF.
- Le directeur général et président du GEF, Carlos Manuel Rodríguez, a été reconduit pour un deuxième mandat, jusqu'en 2028.
L'organe directeur du Fonds pour l'environnement mondial (GEF) a approuvé une enveloppe de plus de 700 millions de dollars destinés à des projets de protection et de revitalisation de la nature qui viendront notamment financer la Grande Muraille verte et des investissements dans des initiatives à grande échelle en faveur de villes durables, d'industries plus propres, de l'amélioration de la santé des océans et des terres, et d'une plus grande résilience face au changement climatique.
Cette enveloppe de financement provient de la Caisse du GEF, du Fonds pour les pays les moins avancés (PMA) et du Fonds pour le Cadre mondial de la biodiversité, qui font partie de la famille des fonds du GEF. Elle témoigne d'un engagement à déployer rapidement et efficacement des dons aux pays en développement dont l'action sur les défis environnementaux est essentielle pour réaliser au cours de cette décennie les objectifs mondiaux relatifs à la biodiversité, au changement climatique et à la pollution.
Ce dispositif de soutien comprend près de 500 millions de dollars débloqués par la Caisse du GEF et destinés à 25 projets et programmes, dont le nouveau Programme intégré pour des villes durables, ainsi que de multiples initiatives pour relever les défis liés aux produits chimiques et aux déchets, notamment dans les secteurs du ciment, du textile, de la brique et du verre en Bolivie, dans l'industrie du ciment au Brésil et dans le secteur de l'électronique à l'échelle mondiale. Il inclut également l'appui au lancement par l'Indonésie d’une nouvelle « obligation corail », qui mobilisera des capitaux privés en faveur de besoins urgents pour la conservation, en s’inspirant de l'obligation pour la conservation de la vie sauvage ou « rhinobligation », émise par la Banque mondiale en 2022 avec le soutien financier du GEF.
Pour favoriser l'adaptation au changement climatique, les membres du Conseil ont approuvé un montant record de 203 millions de dollars du Fonds pour les PMA au profit d'initiatives concernant 20 pays, dont un financement conjoint avec la Caisse du GEF pour la Grande Muraille verte. L'appui du Fonds pour les PMA permettra de renforcer la résilience aux inondations et à la sécheresse au Laos et au Cambodge, de développer des infrastructures de transport résilientes au changement climatique à Sao Tomé-et-Principe, de soutenir les entreprises vertes dirigées par des jeunes et des femmes au Tchad, d'améliorer la sécurité alimentaire en Sierra Leone et de répondre à d'autres besoins urgents.
Le Conseil du Fonds pour le Cadre mondial de la biodiversité (GBFF) a pour sa part approuvé le tout premier programme de travail de ce nouveau fonds, allouant 37.8 millions de dollars à la gestion des aires protégées au Brésil et au Mexique. Cette décision intervient moins d'un an après la création du fonds de soutien à la mise en œuvre du Cadre mondial de la biodiversité, lancé lors de la septième assemblée du GEF à Vancouver (Canada). Les trois projets financés par le GBFF sont destinés à améliorer la durabilité de plus de 30 millions d'hectares d'aires protégées sur terre et en mer, grâce à un financement à long terme et à un soutien aux actions de conservation menées par les populations autochtones.
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Le directeur général et président du GEF Carlos Manuel Rodríguez, qui a été reconduit pour un deuxième mandat de quatre ans lors des réunions du Conseil à Washington, a déclaré que l'ampleur et la diversité de l'aide apportée reflétaient la reconnaissance par les pays membres de la capacité unique de la famille des fonds du GEF à tenir compte de l'ensemble des enjeux et de les aborder de manière globale, au moyen de programmes intégrés et d'une programmation thématique.
« Nous avons besoin d'une ambition maximale, d'une accélération maximale et d'une coopération maximale, a martelé M. Rodríguez. La seule façon de lutter contre les menaces environnementales complexes qui pèsent sur nous est d'adopter une approche unifiée, intégrée et harmonisée. Alors que nous entendons des appels à multiplier des mécanismes financiers supplémentaires, je suis fermement convaincu que nous devons nous rassembler, et non nous diviser davantage. »
Les membres du Conseil ont également entendu les responsables de conventions multilatérales sur l'environnement, qui insistent sur la nécessité d'une action rapide, concertée et conjointe pour atteindre les objectifs internationaux, dans la perspective des trois prochaines Conférences des parties (COP) sur la diversité biologique, le changement climatique et la désertification : la COP16 de la Convention sur la diversité biologique qui se tiendra en Colombie en octobre; la COP29 de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques organisée en Azerbaïdjan en novembre ; la COP16 de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification qui se déroulera en Arabie saoudite en décembre.
Rolph Payet, secrétaire exécutif de la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants, a souligné combien il est important de donner la priorité aux mesures de lutte contre la pollution, notamment à l'élimination progressive des produits chimiques dangereux qui peuvent causer des dommages durables à l'environnement et avoir des impacts à grande échelle. « Si les objectifs de 2030 ne sont pas atteints, cela pourrait entraîner une contamination continue des écosystèmes, des effets néfastes sur notre santé et celle de la vie sauvage, et encore plus de difficultés à réaliser des objectifs plus larges en matière d'environnement et de santé publique », a déclaré M. Payet.
Monika Stankiewicz, secrétaire exécutive de la Convention de Minamata sur le mercure, a elle aussi souligné l'urgence de la situation, car l'assainissement des procédés industriels et l'amélioration de la gestion des déchets sont essentiels pour réduire les risques sur l'environnement en général et pour progresser vers la réalisation du Cadre mondial de la biodiversité et des objectifs relatifs aux émissions de carbone et à la santé des sols. « Les besoins sont colossaux », a-t-elle déclaré.
La prochaine réunion du Conseil se tiendra en décembre 2024, lorsque les pays entameront les discussions sur la neuvième reconstitution de la Caisse du GEF. Ce cycle de financement quadriennal (GEF-9) s'étendra de 2026 à 2030, une période correspondant à la dernière ligne droite pour atteindre les objectifs environnementaux mondiaux de 2030, y compris l'objectif « 30x30 ».
« Nous vivons un moment de vérité pour la planète. Nous devons relever le défi en évaluant ce que nous avons, où nous devons aller et comment nous y parviendrons, a déclaré M. Rodriguez. Le partenariat du GEF doit être plus vaste, plus audacieux et plus efficace. Plus vaste pour nos ambitions. Plus audacieux dans nos actions. Et plus efficace dans nos réalisations, et dans notre impact. C'est dans cet esprit que je souhaite que nous abordions les négociations relatives à la neuvième reconstitution des ressources du GEF. »
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À propos du Fonds pour l'environnement mondial (GEF)
Le GEF est un ensemble multilatéral de fonds ayant pour vocation de lutter contre la perte de biodiversité, le changement climatique et la pollution, et de promouvoir la santé des terres et des océans. Ses financements permettent aux pays en développement de relever des défis complexes et d'œuvrer à la réalisation des objectifs internationaux en matière d'environnement. Le partenariat rassemble 186 pays membres ainsi que des organisations de la société civile, des peuples autochtones, des femmes et des jeunes, et met l'accent sur l'intégration et l'inclusivité. Au cours des 30 dernières années, le GEF a fourni plus de 25 milliards de dollars de financements et mobilisé 145 milliards de dollars au profit de projets prioritaires pilotés par les pays. La famille des fonds comprend la Caisse du Fonds pour l'environnement mondial, le Fonds pour le Cadre mondial de la biodiversité (GBFF), le Fonds pour les pays les moins avancés (Fonds pour les PMA), le Fonds spécial pour les changements climatiques (FSCC), le Fonds de mise en œuvre du Protocole de Nagoya (NPIF) et le Fonds fiduciaire pour l'Initiative de renforcement des capacités pour la transparence (CBIT).
Alexandre Pinheiro Rego
Senior Communications Officer
arego@thegef.org